Quatrième de couverture
Voici des contes. Ils sont courts, et plutôt lents. Des tout petit peu de mots, un peu plus loin les précèdent tous ensemble. Ils disent des choses, il vaudra mieux donc les lire. Il vaudra aussi mieux, plus tard dans le temps, que quelqu’un, ou quelqu’une, dessine des personnages. Ils pourront bien sûr, s’ils le souhaitent, être moches, mais les dessins seront beaux. C’est ce qui compte. Il y a des équilibres. Si ces contes vous parlent, comme on dit, alors surtout ne les interrompez pas. Vous pourrez cependant répéter tout ce qu’ils vous diront.
La couverture, de Monsieur Louis, est un peu vide ; pour ne retarder personne avec du bavardage. Voilà !
Moi
Après tout c’est bien moi qui les a écrits, vous espériez quoi ?
Des tout petit peu de mots
Dix textes, des histoires à vrai dire de pas grande taille, ou disons de quelque taille, pour que ça aille vite, et dont il n’est pas facile de dire grand chose, de peur de dire en trop. N’ayez pas peur de mon français, ça arrive !
Aucune de ces histoires n’a de titre ; une introduction, pour chaque texte, dit pourquoi. Elle dit aussi l’essentiel possible. Un autre essentiel était toutefois possible mais ça ira comme ça. L’introduction est petite, il fallait donc aller vite ; pour ne faire attendre personne.
Un premier conte, un début
Un conte, comme ça, sans faire exprès, mais pas non plus complètement par hasard, il fallait bien trouver une excuse pour vous écrire un petit mot, un tout petit mot. Le nom du conte est déjà à l’intérieur, alors ce n’était pas nécessaire de le répéter ici !
Sur un pont de bois, aussi long qu’une vache d’Espagne, de celles qui ont quatre pattes, deux filles marchaient, dans le même sens pour bien écouter quand elles se parlaient et aussi grandes l’une que l’autre, pour que la voix de l’une soit à la hauteur des oreilles de l’autre, et de façon réciproque. Cela évitait que la jalousie s’immisce entre les deux, petit à petit pour ne pas les surprendre en arrivant d’un coup. La jalousie sait s’installer. Elle s’installe.
Elles marchaient toujours la tête bien haute, probablement pour voir le plus loin possible mais elles n’étaient pas très grandes. Oh ! elles n’étaient pas si petites que ça non plus, elles avaient une taille raisonnable ; un peu plus d’un mètre à vue d’œil et leurs oreilles étaient par chance bien alignées. Leurs yeux l’étaient beaucoup moins mais elles n’en étaient pas complètement responsables, et peut-être même pas du tout. La nature ne fait pas toujours les choses tout à fait correctement, et en l’occurrence elle s’était un peu trompée. L’une avait un regard souvent de travers, et l’autre ayant la tête haute, comme la première, avait le regard qui allait un peu vers le bas, de sorte que face à face elles ne pouvaient jamais vraiment se regarder. Heureusement leur vue n’était pas trop mauvaise, elles pouvaient quand même se regarder dans un miroir et voir qu’elles n’étaient pas trop moches, et elles n’étaient pas moches du tout et même disons convenables. Elles se regardaient chaque matin pour vérifier que tout allait bien sur leur visage et tout allait bien, cela convenait et elles s’en réjouissaient tous les jours. Du côté du nez tout se passait bien. Il était superbement placé entre les deux yeux, bien au-dessus de la bouche et n’avançait pas de façon exagérée ; quelques centimètres seulement. Heureusement le bout du nez ne tombait pas trop vers l’avant comme cela arrive chez certaines sorcières, mais elles sont sor...
Un deuxième conte, une introduction
Un texte, long comme un récit, avec des choses qui auront le temps d’arriver, mais qu’il faudra prendre le temps de lire hein ! et ne pas se dépêcher en lisant trois mots d’un coup comme l’on monterait trois marches d’un coup dans les escaliers. Le titre n’est pas dit, c’est mieux. Si jamais les gens connaissent l’histoire, ils n’auront plus de surprise et pourraient tout précipiter dans leur tête. Il fallait éviter cela ; la tête peut être fragile. Des gens s’en servent.
Un cinquième conte, une fin
Chez les sept sœurs, il se passait probablement des choses un peu différentes de l’autre côté du petit pont, dans la chaumière où les jours de pluie la cheminée cheminait. Les sœurs aimaient regarder les gouttes tomber dehors en écoutant le crépitement du bois dedans. Oh ! même s’il leur arrive de manger de la chair fraîche, comme leur père, et leur mère, et leur grand-mère etc. tralala, elles savent aussi voir la poésie là où elle est. La poésie est souvent là où les gens la voient. Elle est gentille.
Les sept sœurs se rangeaient dans le même ordre aussi tout le temps. L’une s’appelait peut-être Petite Poucette et l’autre Pierrotte personne ne sait, et si elle retrouvait le chemin du retour à la maison en laissant tomber des petits cailloux comme Petit Poucet personne ne sait non plus. Elle laissait peut-être de petits os. Des gens ne savent pas. D’autres ne savent pas souvent ou ne laissent pas savoir.
Les sept frères n’ayant jamais vraiment rencontré les sœurs, ils n’avaient jamais non plus vraiment parlé avec elles. C’est peut-être mieux ; un dialogue aurait dit si peu et duré peu longtemps !
– bonjour… jolies couronnes !
– bonjour… miam miam !
…
Un septième conte, un milieu
Oh ! il faut dire aussi que le petit garçon n’était pas seul, qu’il avait un frère, pas tellement plus grand que lui mais aussi fin et qu’à eux deux ils étaient trois, car l’un était deux jumeaux et ils y en avaient d’autres encore. Pas jumeaux, car après deux identiques deux jumeaux deviennent triplés et deux jumelles deviennent triplettes. Ils étaient peut-être triplés mais qu’importe ils étaient nombreux. Assez nombreux pour être sept frères au total, répartis sur quatre ans d’intervalle. Sept c’est un chiffre nombreux. Deux jumeaux la première année, deux autres la deuxième année, deux de plus la troisième année et un seul la quatrième année, pour ne pas exagérer ; le plus petit, ça fait un. Et comme ce plus petit était très petit il s’appelait le Petit Poucet. Les autres aussi l’appelaient le Petit Poucet et le plus grand s’appelait Pierrot. Ce n’était pas Pierrot la lune car Pierrot la lune habitait bien loin et n’avait pas six frères mais c’était Pierrot tout court. Les autres cinq, comme ils étaient sept se débrouillaient plutôt bien avec leur prénom et c’était l’essentiel. Ils le connaissent.
Sept enfants en quatre ans, ça demandait beaucoup d’attention de la part des parents. Les nourrir, les habiller, les ordonner, les emmener en forêt, les y laisser pour voir, leur apprendre la bonhomie de certains champignons, leur apprendre la malhomie d’autres champignons. Ça faisait beaucoup d’enfants pour être avec eux tout le temps et toujours. C’est comme avoir sept filles. Ça arrive et ça demande beaucoup de temps, surtout si
Un dixième conte, une citation
plouf plouf ! une poule sur un mur, qui picotait du pain dur…
Les conte(s), sous forme de livre, sont imprimés à 100 exemplaires, numérotés et signés.
Des exemplaires sont encore disponibles, à 10 €.
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